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Cher Ivan

Cher Ivan,

C’est le prénom que je t’ai donné, mais personne ne le sait.

Souvent, les dimanches de pluie et de brume, je pense à toi et je me demande ce que tu es devenu.
Tu dois avoir 16 ans maintenant, un âge d’adulte dans le monde où tu as grandi.
Es-tu toujours aussi blond que lorsque tu étais bébé ? Car c’est bébé que je t’ai vu sur cette photo, en 1998.

Et à côté de ta photo sur le site internet de l’agence d’adoption, il y avait une mention qui a fait craqué mon coeur en mille morceaux. « Strabisme ». Les quelques mots qui accompagnaient ta description racontaient combien tu étais sage et timide. Et derrière ces mots, j’ai lu le rejet de certains qui voulaient un bébé sans faille. Pour moi, tu étais pourtant parfait.

J’étais jeune et déjà je m’étais construite sachant que je ne pouvais pas porter un bébé. Si tu savais pourtant tout l’amour que je portais en moi, et que je rêvais de donner à un enfant qui le voudrait…
J’habitais avec un jeune homme qui m’aimait et qui me rendait heureuse. Nous parlions parfois de l’avenir (se marier, adopter des enfants), alors j’ai ouvert ma curiosité. Les démarches à faire, les embûches à venir, les parcours d’autres parents adoptants, j’ai tout lu.

Et puis j’ai vu ta photo.
J’ai tellement voulu que tu fasses partie de ma vie pour te donner mon coeur qui craquait en te voyant si seul, si différent, si beau.
Puis l’histoire avec cet homme a déraillé et ma vie a changé.

J’espère que tu as eu des parents qui te donnent tout l’amour possible, qui t’aiguillent dans la vie en donnant les clés dont tu as besoin pour ouvrir tous les horizons et qui t’aiment comme tu es.
Parce que je pense souvent à toi, enfant d’une autre maman, et qui aurait pu être mon garçon, je te souhaite bonne route, Ivan.
Que ces quelques mots voyagent vers toi comme des étoiles semées dans le ciel au dessus de ton chemin, et te trouvent heureux.

S.

Parfait.

Alors oui, personne n’est parfait, tout ça tout ça.

Mais lui, il serait parfait pour moi. Je dis « serait » parce que je ne le connais pas, c’est un chanteur américain.
Oui, déjà, ça limite la possibilité de le rencontrer. Mais…

Il est né la même année que moi.
Il a été élevé dans un culte très fermé, exactement comme moi (où tout ce qui était extérieur était louche donc mal, donc à bannir, donc interdit). D’ailleurs les deux cultes ont le même nom ! Mais ce ne sont pas les mêmes fondateurs.
Il s’est posé toutes les questions possibles sur la sexualité, le genre et l’attirance. Et il aime donc un peu les gars et un peu les nanas.
Il a un prénom que j’aurais dû porter si j’avais été un mec (!)
Dans ses créations, ses compositions de chansons, c’est toujours autour des émotions, du coeur, des relations.

Bref, toutes ces choses qui font que j’aimerais juste boire une limonade avec lui, assise dans son salon, et qu’il me raconte les étoiles et la douceur de l’été. Bien sûr, s’il me caresse les cheveux c’est encore mieux.

Oui, je sais, je rêve.
Vous savez, c’est tout ce que j’ai pour l’instant. Alors laissez-moi rêver…

Es-tu ma bouée ?

Voilà par quoi je devrais commencer quand je rencontre un mec.

Si le gars est gentil, posé mais un peu fou, amusant et simple, c’est ce que je devrais demander, pour être honnête.
Car dès que j’entre-aperçois la chaleureuse possibilité que le mec pourrait être « mon mec », mon coeur saute un peu. Oh, rien de visible, rien d’extravagant, juste un petit « oh, c’est peut-être lui ! » Et j’espère.

J’espère qu’il me sortira de ma solitude et qu’on sera trop chous et que tout ira mieux.

Oui, mais… Si je suis toujours déçue après. Si je trouve des défauts là où je n’en voyais pas avant. Si ça ne marche pas…

C’est que je projette bien trop de choses sur l’autre.

Je le sais, pourtant, mais je me fais avoir à chaque fois.

true love

Je ne sais pas si je vais bien, en fait.

Il y a deux semaines environ, j’étais assise au bord de mon lit comme au bord d’une île, au milieu de ma chambre. Je sentais en moi une accumulation de déceptions, de trop de galères, d’espoirs déçus, de solitude.
Les idées noires ont surgi, me prenant cellule après cellule. Mes idées, mon énergie, mon temps. Noir, noir, noir.

Je me sentais comme un feu qui doucement baisse.

Malgré tout, il y avait cette toute petite étincelle microscopique de lumière, loin au fond de moi, m’empêchant de penser à commettre quoi que ce soit. Peut-être est-ce la pensée de causer une tristesse infinie à mes parents qui empêchât que je formule clairement autre chose que « j’aimerais juste m’en aller ».

Ne plus ressentir toute cette solitude.
Ne plus vivre ces déceptions (amoureuses, amicales, professionnelles).
Ne plus galérer pour payer mon loyer, mes impôts, me privant sans arrêt de tout.
Ne plus espérer pour tomber sur mon nez à chaque fois.

Juste partir.

C’est marrant, tiens, une de mes chansons préférées est le Paradis Blanc, de Michel Berger. Et pourtant… il y a quelque chose au fond de moi qui est toujours là, m’empêchant de sombrer comme d’autres le font.
Vous voyez, je ne suis même pas foutue de faire une bonne dépression ni même de formuler les mots correspondant à l’action d’attenter à sa vie.

Et puis j’ai papoté avec un copain blogueur (merci à lui…) et ça m’a sauvée ce soir là de m’enfoncer encore plus loin.
Et je suis partie une semaine: week-end chez mes parents (et chouette rencontre avec une copine blogueuse/lectrice), avant de rejoindre le Sud pour passer une journée avec V., une de mes tantes, malade et à l’hôpital un jour sur deux. J’ai finalement pu voir deux autres de mes tantes aussi ce midi-là. Je voulais les voir avant qu’un coup de fil m’apprenne qu’elles étaient dans une boîte qu’on allait mettre en terre.

Après cette journée chez V., j’ai rejoint une amie de longue date chez qui j’ai passé deux jours. Elle fait le même boulot que moi. Elle est hypersensible, comme moi. Ce fût précieux de parler de tout, de rien, de boulot, d’états d’âme, de famille, d’espoirs, de mal au coeur…

Alors je ne sais pas si je vais bien, aujourd’hui.
Je me suis mis du vernis, je me suis maquillée, j’ai beaucoup travaillé. C’est donc une journée OK.

Pour citer un album de Stanislas, c’est un peu « l’équilibre instable » en moi. Ca va, mais c’est fragile. Vous voyez ?

~ | via Tumblr

La grosse blague politique du moment. Rire jaune.

HAHAHAHAHAHA!!
*argl*

Il paraît qu’il faut que je m’intéresse à l’actualité politique.
Mais… pour quoi faire ?

Voir un guignol qui a trompé, manipulé et profité revenir sur le devant de la scène…
Non, merci.
Vraiment.
Sans façon.

Je suis bien, loin de tout ça, dans la douceur de mon cocon que j’ai choisi. Je ne suis pas bête, inculte et peu curieuse, au contraire. C’est parce que je suis intelligente, cultivée et curieuse que je me tiens loin de l’actualité.